C'est fou ce que le temps peut nous manquer... | Brandon.

C'est fou ce que le temps peut nous manquer. . .
PV Brandon.


6h30, un premier lundi de rentrée scolaire. Je m'étais pourtant couché tôt, les affaire prêtes pour l lendemain, mais pourtant le réveil demeurait toujours aussi difficile. J'éteignis mon réveil, pris mon portable avant d'enfiler un tee-shirt pour sortir dans le salon commun. Je filai rapidement vers la salle de bain pour prendre une douche, me laver des dents en vitesse avant de sortir de la pièce embuée. J'étais en retard et prendre un encas rapide au self semblait être la solution à mes ennuis. Lorsque je sortis, j'aperçus Chelsea, mal réveillée, ce qui ne nous empêcha pourtant pas d'être aussi gêné l'un que l'autre par ma tenue légère - ici une simple serviette nouée autour de la taille. Ainsi je filai vers ma chambre, m'habillai d'un jean foncé, d'une chemise blanche et de ma veste en cuir grise, une tenue banale en soit mais qui me plaisait, avant de prendre à la main mon ordinateur portable : outil scolaire indispensable.

- A ce soir !

Lui lançais-je, me glissant dans le couloir en une vitesse éclair. J'étais pressé, et ça se voyait. Par chance le self était vide, tout le monde préférait un petit déjeuner tranquille dans leur chambre plutôt qu'un coin où tout le monde parle fort et vous dérange. Je pris un plateau, une tasse et un croissant, avant d'aller me servir au distributeur de boisson. Et puis, lorsque mon regard s'attarda sur le panneau des cours annulés ou repoussés, je me rendis compte avec joie que mon cours était décalé d'une demi heure, de quoi manger tranquillement. Quelques personnes arrivèrent, je n'y prêta pas attention, trop occupé à démarrer mon ordinateur.

Trop concentré pour m'apercevoir que quelqu'un approchai, je sursautai et fis voler ma tasse de café qui heureusement se reversa seulement dans le plateau lorsqu'un jeune homme m'adresse la parole.

- Je peux m'asseoir ?
- Bien sûr ! Désolé, je suis un peu sur les nerfs...

Le jeun homme était grand, les cheveux courts chatains clairs en bataille, la couleur de ses yeux est un tout petit peu plus foncé que celle de ses cheveux. Il était vétu lui aussi d'un jean mais avec un tee-shirt noir pour seul haut. Au regard de sa mine ensommeillé, je me permis d'ajouter en rigolant :

- Je vois que les lundi matins sont un calvaire pour tout le monde !

Je refermai mon ordinateur qui se mit automatiquement en veille et le rangeai pour laisser de la place au nouveau venu, et aussi pour éviter un autre accident. J'épongeai du mieux que je pus le plateau innondé et reprit la parole.

- Je suis désolé, je reviens, je vais me resservir un café. Sinon je sens que je ne vais pas tenir la journée !

Dis-je avec un sourire aimable. Je retournai donc au distributeur, attendai quelques minutes et revint à la table avec une tasse de nouveau pleine. Il mangeait, et d'ailleurs je sentais encore mon ventre crier famine...

Le regardant manger tout en sirotant mon café tranquillement, je me permis tout de même de faire connaissance avec le jeune homme en face de moi. Les minutes défilaient plus vite qu'on ne le pensait et il allait certainement bientôt devoir partir. Posant ma tasse dans le plateau blanc cassé encore humide et tâché, je repris donc la parole :

- Au fait, je suis Zachary, et toi ?

Lui lançai-je sur un ton serein mais tout de même un peu timide. Mon regard se perdit dans la contemplation des gens autour de nous, qui se pressaient, se bousculaient vaguement pour accéder au chariot de rangement des plateaux ou qui discutait sans grande motivation. La cafétéria s'était remplie en moins de 10 minutes, comme si tout le monde avait prévu de se lever et d'arriver au même endroit, à la même heure, le même jour. Flippant vous me direz. Mais je ne m'attardai pas tellement sur ce détail, je me passionnai à ce moment par le liquide noir charbon qui tourbillonnait dans ma tasse d'un blanc étincelant et qui dégageait une odeur apaisante, parce que de toute façon à cette heure j'étais incapable d'avoir une pensée cohérente et utile vu mon état comateux.

HS : C'est petit désolé mais l'action avance lentement :s

Après quelques secondes le jeune homme répondit, il devait certainement être ailleurs, un peu comme moi, nos cerveaux étaient incapables de se concentrer sur quelque chose de précis.

"Brandon"

C'était un nom très commun aux États Unis, très joli mais trop répandu à mon goût, pour autant que je m'en souvienne j'en connaissais à présent cinq, et tous étaient blonds. Un bref silence s'installa avant qu'il ne reprenne la parole, m'arrachant à mes pensées inutiles.

" Tu es arrivé y'a pas longtemps ? "
" Depuis l'ouverture des bâtiments, en fait. J'avais pas mal de choses à faire avant de reprendre les cours ici. Et toi, depuis quand es-tu ici ? "

Les choses importantes étant trouver un emploi, aussi précaire soit-il, mais une source de revenu me permettant d'envoyer un peu d'argent à mes parents et pouvoir continuer mes études. Heureusement la chambre universitaire n'était pas trop chère et la cafétéria pouvait toujours dépanner.

" Tu vis à l'académie ? Je pense que oui, pour être là de ci bon matin !"

Amorçai-je vaguement. J'aperçus dans la foule un visage qui me paraissait commun, même si je ne lui avait jamais parlé, mais sa tête m'inspirait une souffrance dont je me serait bien passé ce matin. Je détournai le regard d'un coup sec et repris la conversation avec Brandon.